Dimanche avait lieu le vernissage de l’exposition Mandalas, à laquelle j’ai l’honneur de participer. Ce fut un véritable succès! Merci à celles et ceux qui se sont déplacés pour l’occasion. Ce fut très apprécié, vraiment. Aussi, j’invite ceux et celles qui le souhaitent à aller visiter cette exposition hors de l’ordinaire qui se tient à L’Espace culturel du quartier à Saint-Nicolas, et durera tout l’été. Je crois que ça vaut véritablement le détour : huit artistes québécois y exposent des mandalas aux accents très divers, mais tous originaux. Qui plus est, le lieu est superbe. Si vous y allez, faites-moi part de vos commentaires. Et merci à vous tous et toutes de diffuser l’information dans vos réseaux!
La galerie d’art
Œuvres de mon cru ou d’autres artistes, morceaux de couleurs et de lumière, etc.
Évocations
Vous êtes tous et toutes les bienvenus à l’exposition Évocations à laquelle je participe. Vous pourrez y voir une dizaine de mes tableaux.
Lire autrement le monde
J’ai toujours aimé jouer avec les mots. Je dirais même depuis tout petit, alors que j’émettais mes premiers babils. Puis, avec mes livres de contes, j’ai appris très tôt à décortiquer les syllabes, à décoder ces signes qui accusaient du sens. Les mâchouillant même, pour bien me les mettre en bouche! J’ai lu très jeune. Puis, je me suis pris d’affection pour les mots les plus bizarres : « Ornithorynque, pensum, égagropile… » Jouer avec les combinaisons de lettres et de sons et en découvrir tous les mystères cachés me fascinait…
Aussi, aujourd’hui, je me surprends encore parfois à émettre des sons désordonnés (je vis seul, heureusement!) et à former ainsi des semblants de mots qui me font sourire par leur sonorité ou leur prononciation fantaisistes. L’imaginaire abécédaire est né dans cette foulée. Mais sa spécificité réside dans le fait qu’il a surgi au milieu de la nuit, au détour d’une insomnie, et qu’il m’a surpris par son débit et sa surprenante cohérence : il s’est formé sans délai. Ma liste de 26 mots inutiles était terminée avant l’aube.
L’idée de créer une œuvre d’art où seraient inclus tous ces mots, dessinés sur de petits carrés de papier, a vite pris forme. Je me suis mis alors à griffonner, à laisser mon crayon s’étonner de toutes ces courbes et arabesques dans les mois qui ont suivi. Le défi : tenter de ne pas utiliser deux fois les mêmes images, défi que je suis fier d’avoir tenu, et transgressé aussi parfois. Ma création originale, comprenant tous ces dessins noir et blanc, loufoques, dont les lettres ont été dorées par la suite, est maintenant encadrée et suspendue sur le mur de mon salon…
L’enthousiasme d’un ami devant le résultat m’a porté à réfléchir. Comment faire vivre l’œuvre? J’ai décidé d’en faire un cahier à colorier original, que je vous prie maintenant de faire vôtre. L’art n’a-t-il pas pour fonction d’interpeller ceux qui s’attardent à le cueillir? Ces mots inventés sauront peut-être vous inciter à votre tour à imaginer votre propre univers. On sait qu’une langue et ses mots véhiculent une vision propre de la réalité. Aussi, est-ce peut-être ici le début d’un monde nouveau à bâtir, pétri de belles folies et de rêveries, si cher au songe-creux que je suis à mes heures.
L’imaginaire abécédaire est un agrégat unique, composé de 26 mots totalement inventés, un pour chaque lettre de l’alphabet, issus de l’imagination de l’illustrateur et auteur. Des mots tous plus étranges ou évocateurs les uns que les autres, habillés de dessins loufoques et fantaisistes. Des mots à découvrir pour le plaisir de rêver, que vous pouvez agrémenter, si vous voulez, des coloris qu’ils vous inspirent. Une aventure haute en couleur (mais en noir et blanc au départ!) pour donner des armes poétiques et ludiques à tout songe-creux lettré!
Auteur : Ghislain Bédard
Année de publication : 2016
Éditions : Carrément poétique
ISBN : 978-2-9815900-0-8
Prix à l’unité : 12 $.
En vente ici. Communiquez directement avec moi si vous êtes intéressé.
Crépuscule d’automne
J’avais envie de vous présenter ma dernière création : un troisième tableau que je viens de terminer et que j’ai réalisé dans le cadre de mon cours de peinture acrylique. Ce tableau d’influence plutôt impressionniste s’inscrit dans une démarche plus exploratoire pour moi. Je l’ai intitulé Crépuscule d’automne (Acrylique sur toile, 2013).
Nature morte à la pomme
Voici ma deuxième œuvre à l’acrylique! Comme vous pouvez le voir, je poursuis toujours mes cours de peinture… Ici, à titre d’exercice, je voulais réaliser une nature morte dont j’ai créé la composition à partir d’objets provenant de chez moi. Qu’en dites-vous?
J’ai intitulé ce tableau: Nature morte à la pomme.
© Ghislain Bédard, 2013 : Nature morte à la pomme
L’aventure de la peinture
Voici ma première œuvre à l’acrylique! Le thème des fleurs a été proposé par mon professeur. Comme vous voyez, mes cours de peinture commencent à porter des fruits. J’en suis très fier! Évidemment, la photo ne rend pas l’éclat des couleurs de l’original… Il faudra que vous passiez la voir chez moi!
© Ghislain Bédard, 2013 : Fleurs de soleil
Lumière blanche
Gros plan sur la calme surface d’un lac. Le miroir de l’eau est étale. Quelques tiges vertes traversent le délicat fil de l’eau. Une libellule survole l’onde sans bruit, suivie de près par un bourdon. Une lumière blanche, drue, se répand sur la scène lacustre, qu’elle avive. Puis, une ombre passe. Quelques gouttes de pluie éparses tombent sur l’eau en faisant un léger clapotis et en créant des cercles. Deux autres. Quelques autres encore, à rythme irrégulier, chacune faisant vibrer l’air de sa douce résonance. Le silence s’étire entre chaque tintement. Je suis là, tranquille, et j’assiste, tout à fait zen, à cette humble suite de sons qui bercent l’âme. Une chaleur apaisante remplit le cœur.
J’ouvre les yeux. Je suis chez moi, confortablement assis dans le fauteuil. Je vois la chaîne stéréo devant moi, la table basse à mes pieds, puis le boîtier d’un CD posé juste devant moi. J’étire mon regard vers l’album turquoise. Je lis : Alina d’Arvo Pärt. Et je me rappelle que j’étais en train d’écouter cette musique d’une simplicité désarmante, voire minimaliste, qui m’a transporté au loin…
Un piano seul, quelques notes claires jouées sans hâte, dont chacune résonne longuement, ponctuées par le son grave d’un bourdon. Une exécution musicale au ton calme, introspectif. Une sonorité qui évoque le son des clochettes. Une musique jamais triste, malgré la lenteur, toujours lumineuse. Une impression de se trouver en présence de quelque chose qui nous dépasse. Une « présence de Dieu », diront même certains…
C’est l’effet mystérieux que produit cette pièce composée en 1976 qui marque le début d’un nouveau style pour Pärt, ce compositeur estonien, né en 1935. Un style qu’il qualifie lui-même de style tintinnabulum et explique ainsi : « Je travaille avec très peu d’éléments – une ou deux voix seulement. Je construis à partir d’un matériau primitif – avec l’accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d’un accord parfait sont comme des cloches. C’est la raison pour laquelle je l’ai appelé tintinnabulation. » La version que j’écoute a été enregistrée en 1999 (ECM Records) et est interprétée par le pianiste Alexander Malter. Sublime…
Malgré l’incompréhension que suscite parfois sa démarche, le succès de Pärt, que certains rangent du côté des « minimalistes mystiques », ne s’est jamais démenti. Reconnu aussi pour sa musique sacrée, le compositeur poursuit sa recherche du vrai plaisir dans la simplicité des choses. « Créateur d’une musique épurée, d’inspiration profondément religieuse, associée par certains à la musique postmoderne, Arvo Pärt creuse à présent le sillon de son style tintinnabulum. Ses œuvres ont été jouées dans le monde entier et ont donné lieu à plus de 80 enregistrements, ainsi qu’à de très nombreuses utilisations pour l’illustration sonore de films et de spectacles de danse. » (Wikipédia)
Mais j’oublie vite ces détails pour l’instant. Je retourne en pensée au lac, portée par cette musique si intérieure. Gros plan, derechef, sur cette scène aquatique dont les reflets colorés miroitent dans l’eau limpide. Un bain de sérénité et de silence. Parfait pour la détente. Et me revient en mémoire cette étonnante phrase du compositeur : « Je pourrais comparer ma musique à une lumière blanche dans laquelle sont contenues toutes les couleurs. Seul un prisme peut dissocier ces couleurs et les rendre visibles; ce prisme pourrait être l’esprit de l’auditeur. »