Faut-il prolonger les vacances?

Les vacances filent comme des étoiles filantes. Surtout au mois d’août! Je suis déjà à regretter les miennes qui n’ont duré que deux semaines… même si j’ai fait le plein de créativité, de lectures et de cinéma. (Pour me faire plaisir et laisser libre cours à ma folie, je me suis organisé un petit festival de cinoche personnel qui combinait films au cinéma Le Clap et DVD à la maison.) J’ai aussi rechargé mes batteries d’amitié, bien sûr… Quelques sorties amicales au resto ou au cinoche refont n’importe qui. De plus, bien des amis m’ont signifié leur présence et leur amour lors de mon anniversaire, serti en plein cœur de ces deux semaines de plaisirs. Un passage marqué du bonheur d’être avec les siens.

Entre vous en moi, j’aurais pris deux autres semaines de vacances encore, surtout quand on sait qu’au Québec et en Amérique du Nord, la norme est en deça des trois ou quatre semaines de vacances allouées en moyenne aux travailleurs dans l’ensemble des pays du monde. Contrée de dur labeur, de productivité et de performance oblige. Ici, on est travaillant, efficace et à l’argent… et au diable la dolce vita. La vie est dure, et on le croit. Vaut mieux faire rouler l’économie que la frêle roulotte de notre qualité de vie! Mais le choix nous revient en définitive, surtout quand on est son propre patron, n’est-ce pas? Je crois bien, donc, que je déménagerai en France où les gens ont de 6 à 8 semaines de vacances! Là on sait bien vivre… et privilégier l’équilibre.

Vous savez bien que je ne suis pas sérieux quant je parle d’immigrer vers l’Hexagone, mais je le suis quand je dis que je cultive la liberté de choisir ma vie!

Les vacances m’ont fait du bien à l’âme, vous le constatez. Je retrouve mon énergie… et un peu de ma verve. Je tenterai de préserver cet espace de vie créatif, ludique et paisible que j’ai tenté d’instaurer ces derniers jours. Si je manque à mon engagement, vous me le rappellerez, n’est-ce pas? Continuer de baigner dans l’esprit de liberté et de bonheur des vacances, même au travail.

Du coq à l’âne, je vous livre ici une citation qui m’a nourri et interpellé pendant mes vacances. Elle est d’Albert J. Sullivan. Je la cite d’abord dans sa langue originale :

The freedom to fail is the essence of creativity. (Just as the prevention of failure is the essence of conservatisme.) The creative act must be uninhibited and marked by supreme confidence. There can be no fear of failure. Nothing inhibits so fiercely, or shrinks a vision so drastically, or pulls a dream to earth so swiftly as fear of failure.

Je tente d’en faire un traduction libre :

La liberté de se tromper est l’essence de la créativité. (Tout comme la prévention de l’erreur est le fondement du conservatisme.) L’acte de création ne souffre pas l’inhibition : il se caractérise plutôt par une confiance extrême. Il ne peut y avoir de peur de l’échec. Rien n’inhibe l’acte de création si fortement, ou n’étrique une vision de façon aussi draconienne, ou n’éteint les rêves si rapidement, que la peur de faillir.

Je souhaite ainsi reprendre le travail en redonnant place à la créativité, à la liberté, au souffle… et au droit de faillir. Mon côté perfectionniste m’a déjà joué des tours, en apportant son lot de stress, d’exigences et d’insatisfactions, souvent injustifié. Je reprends la barre en considérant mes forces, mais aussi mes limites, fleuron de mon humanité. C’est ça la sagesse qu’apporte le passage des anniversaires…

Enfin, je m’en voudrais de passer sous silence ce bassin de créativité dans lequel je me suis baigné durant ce temps béni : la lecture d’un livre qui déborde littéralement d’imagination et de folies. C’est amusant, ludique et dépaysant à souhait. Que diriez-vous de ce mélange? Un livre écrit par un auteur anglophone du Canada, traduit bellement en français (la traductrice a gagné le prix du Gouverneur général du Canada 2006 pour la qualité de la traduction), dont le théâtre des événements se passe dans la ville de Québec en 1759 et aussi dans un château hongrois de la même époque et dont les personnages principaux sont Flood, un imprimeur anglais de Londres, le comte d’Ostrov, propriétaire d’un château labyrinthique, Irena, sa fille dont l’échine est soutenue par un harnais de fer, Ludwig, un automate, Djinn, un jeune garçon mystérieux qui possède six doigts dans chaque main, et l’abbé de Saint-Foix, romancier, de Québec. En voici le titre et l’auteur : Un jardin de papier de Thomas Wharton (publié chez Alto). Une lecture qui colore magnifiquement les vacances et, surtout, les étire…

Bon, trêve de bavardage et de nostalgie. Je profite des dernières heures et me promets de les prolonger l’année durant… Que votre année – au complet! – soit remplie du parfum frais, spontané et enivrant des vacances et de l’abondance de la vie.

4 réflexions sur “Faut-il prolonger les vacances?

  1. OUI!!! pour répondre à ta question titre. Et le jour où nous comprendrons cela, les taux de détresse psychologique et d’épuisement professionnel diminueront en flèche. Tout est une question d’équilibre. Les travailleurs au statut précaire méritent aussi de se reposer quelques semaines dans l’année; ils ne sont pas des travailleurs dont on doit abuser… Si l’on avait en tête le bien-être entier de la collectivité, les choix seraient bien différents dans les conventions de travail. Nous vivons hélas dans un monde où la vision à court terme est reine et maîtresse!

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  2. Chère Lucie,

    Nous communions aux mêmes élans. Et notre désir de liberté n’a d’égal que notre envie de créer. Ah! si les artistes pouvaient s’en donner à cœur joie. Mais l’inutilité de l’art en fait un mauvais levier économique. Et surtout, créer n’est pas travailler. Il faut donc gagner son pain, entrer dans les moules des conventions de travail, se soumettre à des conditions déchirantes et prenantes, se prostituer avec l’argent et l’économie pour pouvoir se ménager tant bien que mal un espace, un petit espace, où l’on peut vivre son désir d’apporter un peu de beauté au monde. Mais la vision du travail à court terme, l’appât du gain, la rentabilité, l’efficacité étriquent les pensées, les atrophient. Et chacun travaille pour soi, pour son petit pain, et non pour le bien de la collectivité, pour une société meilleure et plus juste. Vraiment, le travail doit être réinventé… pour que chacun, chacune sente que son labeur contribue réellement à apporter sens à sa vie et à celle des autres. Avec notre humble part, nous pouvons commencer à changer les choses…

    Travailleurs précaires que nous sommes, mais artistes libres que nous serons!

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  3. Et que l’action accompagne nos rêves les plus fous, les plus forts. Nous aurons ainsi fait éclater nos fibres créatrices pour qu’un soleil nouveau se lève! Bonne saison Ghislain!

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